Projet Plus : Chimio prévention pérenne du paludisme
Mis en œuvre pour une durée de quatre ans, le Projet Plus a pour principal objectif de réduire la morbidité et la mortalité dues au paludisme et à l’anémie chez les enfants de moins de 02 ans. Adopté par le Cameroun, ce Projet est implémenté depuis 2021 dans 06 districts de santé de la région du Centre. Les Districts de Bafia, Ngoumou, Nkolbisson, Ntui, Obala et Soa.
Administration de la CPP, Projet Plus
Autrefois appelé Traitement Préventif Intermittent contre le paludisme chez le nourrisson (ITPi) avec pour nomenclature TPI+, la Chimio prévention pérenne du paludisme (CPP) est un traitement thérapeutique complet à base de sulfadoxine-pyriméthamine administré aux nourrissons dans le cadre de la vaccination de routine à tout enfant non atteint par le paludisme. Ce modèle thérapeutique gratuit, se base sur la stratégie nationale avec 5 doses administrées. Administrés à 10 semaines, 14 semaines, 6 mois, 9 mois et 15 mois. Avec une supplémentation en vitamine A à 12 mois, 18 mois et 24 mois. L’enfant a 28 jours de protection après chaque dose.
Le caractère novateur de ce projet repose sur l’approche intégrée. Approche combinant sa mise en œuvre à grande échelle et les recherches opérationnelles continues. Le Projet Plus selon le Dr Daniel Christian KOKO, Représentant Pays de PSI Cameroun, est un laboratoire de solutions testé en conditions réelles. Ceci, en étroite collaboration avec les structures sanitaires locales, les communautés et les institutions nationales. Pour lui, grâce aux résultats tangibles, aux enseignements riches et à une volonté renouvelée d’agir, une nouvelle page est ouverte.

Réalisations du Projet Plus
Le Cameroun faisant partie des 12 pays dans le monde ayant le grand nombre de cas de paludisme, les actions de prévention et de riposte deviennent de plus en plus urgentes. Par ailleurs, ces stratégies permettent de préserver la santé des enfants de 0 à 5 ans. Suivant les statistiques répertoriées tout au long du projet, 219 484 doses de sulfadoxine ont été administrées. Ainsi, les effets indésirables après administration étant très peu, les principaux effets notifiés sont la fièvre et les vomissements.
Au cours de ces 4 années d’implémentation, les actions menées ont permis d’obtenir les résultats visibles. De plus, on observe déjà la réduction du nombre de cas de paludisme chez les nourrissons dans le district de santé de Bafia avec 67 cas enregistrés en 2023 contre 37 cas en 2024. Aussi, depuis son implémentation en Décembre 2022 au district de santé de Nkolbisson, le pourcentage d’enfants vaccinés a considérablement progressé. Le district revient au vert avec son pourcentage d’enfants vaccinés suivant la réglementation du Programme Elargi de Vaccination. Par ailleurs, d’après les recherches, l’efficacité protectrice sur 1 an de la CPP est de 30% sur la fréquence du paludisme et 21% sur la fréquence d’anémie chez les moins de 2 ans.

Leçons apprises et Défis
A la fin de cette mise en œuvre, les leçons apprises et les défis sont nombreux. De plus, ils permettent de mieux orienter les actions futures dans la lutte contre le paludisme chez les nourrissons. Concernant les leçons apprises, la contribution des agents de santé communautaire, des leaders communautaires et des Organisations de la Société Civile ont fortement renforcé la mobilisation des populations et la réussite du projet. Mais également l’appui aux stratégies avancées des services de santé de district.
Les équipes opérationnelles ont dû faire face à la faible notification des effets indésirables, la difficulté d’atteindre les enfants de la deuxième année. Mais aussi, aux difficultés d’accès aux zones éloignées et la mobilisation des ressources pour le plan de transition du projet. Afin d’apporter de façon continue les bénéfices de ce projet, un plan post-projet a été défini. Par ailleurs, ce traitement thérapeutique pourrait être bénéfique pour les enfants des autres régions du pays.

Organisation Internationale, Population Service International (PSI) récipiendaire du Projet Plus, se consacre à rapprocher les soins de santé de qualité de ceux qui en ont le plus besoin. Pour eux, permettre aux individus de mener une vie plus saine est une mission. Mission renforcée par la mise en place de nombreux projets de santé publique avec l’implication complète des communautés.