Gouvernance locale des crises migratoires en Afrique

Le déplacement des populations reste une problématique qui nécessite de plus en plus l’adoption de solutions innovantes. La réponse à ces crises migratoires donne lieu à l’intégration d’une gouvernance locale structurée et globale.

Conséquences des crises migratoires au Mali

Monsieur Sangaré Walama, Enseignant-chercheur, Doctorant en Sciences Politique à l’Université de Bamako est l’un des étudiants ayant travaillé sur le sujet. Le colloque regroupe deux pays (Mali et Cameroun) dans le cadre d’un projet sur les questions des réfugiés et les déplacements internes. Dans cette initiative, la partie malienne a travaillé sur les personnes déplacées internes à Bamako.

Bamako a 04 sites de déplacés internes situés à Faladje, Nyamana, Selou et Centre Mabilé de Sogonokou. Le projet est intitulé Jeune Equipe Associée à l’IRD. Il a regroupé les chercheurs camerounais, maliens et français. La crise intercommunautaire survenue au Mali en 2015 qui opposait 02 communautés, Peuls et Ogon. Ces affrontements ont conduit à la disparition de villages entiers. Par conséquent, les populations se sont déplacées vers Bamako. Des installations interpersonnelles qui se sont faites à l’insu des autorités gouvernementales, dans des zones non prédisposées. Ces décisions brutes ont conduit à des incendies et inondations au niveau du site de Faladjé.

Gouvernance locale

Selon Mon Télesphore SIME représentant de l’IRD, l’institut à travers son outil de finance JAIRD, octroi des financements sur 03 ans pour 50 000 Euros. Ce sujet de migration qui ne peut être résolu uniquement par les scientifiques a permis de réunir de nombreux acteurs de la société civile et organisation pour un travail commun et un résultat fructueux. Un travail collaboratif qui permet de proposer des solutions plus innovantes et prenant en compte tous les enjeux. La responsabilité du scientifique résulte dans l’étude des dynamique sociales autour des crises migratoires et les problèmes résultant mais également d’apporter des solutions pour aménager et améliorer les conditions de vie.

Après ces 03 années de recherches, quelques succès story à retenir : l’organisation de ce colloque diversifié, une collaboration fructueuse entre les deux pays, le pouvoir de réunir ces acteurs et construire un dialogue avec les chefs traditionnels, les préfets, les scientifiques, les étudiants et les autres acteurs locaux pour agresser un problème localement et la production d’un ouvrage de synthèse avec des recommandations adressées à d’autres pays. Les collectivités locales doivent être en même de relever les défis liés à l’impact des déplacements massifs et assurer à leurs communautés une sécurité alimentaire. Elles sont au cœur des préoccupations et par conséquent restent le meilleur canal pour la résolution des défis. De ce fait, elles doivent pouvoir travailler avec les gouvernements et organisations pouvant soutenir leurs activités et accroitre leurs ressources financières.

Le choix de la thématique 

Monsieur Abdoul SOGODOGO responsable du Mali pour le projet apprécie les aspects communs des deux pays pour cette lutte qui se veut concerter. En tant qu’homme des sciences et universitaires, nous développons naturellement nos cotés observateurs pour notre environnement. Nous nous sommes rendus compte qu’il s’agit du Mali ou du Cameroun, les deux pays sont confrontés aux questions migratoires. Une migration particulière car, dans nos pays, nous avons des personnes déplacées sur leur propre territoire national mais aussi la particularité d’accueillir les personnes venant d’autres pays.

Malgré certaines informations venant d’organisations internationales, le nombre de recherche dans le domaine universitaire sur le sujet est très faible. Ainsi, en consortium avec l’équipe du Cameroun, nous avons décidé de pousser une réflexion sur la problématique. De plus, au vu des frontières du Cameroun, il accueille des refugiés venant du Nigéria et de la Centrafrique. Pour une meilleure compréhension du sujet, nous avons opté pour une approche multidisciplinaire.

La gouvernance locale des crises migratoires : l’état au cœur de la réponse

Le colloque a donc été une occasion de discuter des premiers résultats de l’équipe mais aussi, d’élargir la discussion avec d’autres collègues de différents pays travaillant sur les questions migratoires. L’état joue un rôle central sur la réponse aux crises migratoires et à la gestion des réfugiés. Par ailleurs, d’autres acteurs jouent un rôle primordial dans la réponse à ces crises. Il s’agit des organisations internationales, aux organismes spécialisés et la solidarité qui joue entre les nations. En plus, les connaissances apprises seront produites et publiées dans les espaces dédiés. Cette situation est de plus en plus pré occupable au vu des difficultés liées aux conflits, aux changements climatiques, les pressions démographiques et les obstacles socio-économiques.

Approche multidisciplinaire

Cette approche interdisciplinaire a permis aux différents experts d’apprendre et de créer une communauté scientifique autour d’une thématique intrinsèque. De plus, les deux pays vivent les mêmes réalités. Les dynamiques en cours sur la question des déplacés internes se ressemblent. Mais aussi les spécificités liées à chaque pays ont renforcé les visions sur les politiques publiques et le développement national. Nous avons également apprécié l’impact de cette situation sur les autres pays et comment développer de nouvelles formes de collaboration.

Difficultés à relever

Pour ces communautés recevant les populations déplacées, nous soulevons principalement la faiblesse des institutions locales et le manque d’infrastructures. Mais aussi, la réduction du rendement agricole, la réduction des produits alimentaires et les conflits intercommunautaires. Sans oublié le manque de coordination, l’absence de financement et le manque d’autonomie décisionnelle des responsables.

En tant qu’universitaire nous participons à la résolution de cette situation en produisant des connaissances et des savoirs. Également, en les diffusant au mieux pour améliorer la prise de décision et promouvoir l’adoption de comportement adéquats. Par conséquent, toutes ces migrations ont un fort impact sur la vie des populations et la prise en charge alimentaires de celles-ci. La gouvernance locale reste un atout pour la résilience des communautés.